Lourdes et le peuple (202)

« Le Midi est devenu le premier à offrir son tribut de louanges et d’hommages. L’élan, l’ardeur communicative de ces peuples de foi, ont bientôt gagné de proche en proche la France entière, la gloire de Notre-Dame de Lourdes a dépassé les frontières, elle a franchi les murs, et c’est maintenant l’univers catholique tout entier qui se fait un honneur de la venir proclamer. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (201)

Voici comment s’exprime un auteur qui a étudié l’épanouissement du mouvement des pèlerinages. « Les pèlerinages à Massabielle, limités d’abord aux gens de Lourdes et des environs, se sont étendus peu à peu aux régions environnantes. D’abord isolées et personnelles, ces manifestations ont pris corps. Les visiteurs se sont groupés par familles, puis par villages et par régions. Les pèlerinages sont devenus paroissiaux, diocésains, nationaux. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (200)

« L’élan qu’imprima la mémorable journée du 21 mai, se fit sentir par l’abondance du pèlerinage ordinaire quotidien et surtout son caractère plus grave et plus pieux. L’histoire de ce pèlerinage individuel restera le secret des âmes, mais c’est sa multiplicité, sa fécondité en grâces spirituelles et temporelles qui devait préparer les grands pèlerinages organisés des paroisses, des villes, des diocèses, les pèlerinages nationaux de France et de l’étranger. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (199)

« Jusque-là ceux qui voulaient rendre à Notre-Dame de Lourdes tous les hommages de la Religion, se confessaient et communiaient dans l’église paroissiale de Lourdes, mais, pour le cœur des fidèles, l’église était trop loin du lieu sanctifié par Marie, et qui était pour leur âme la cause et l’objet d’un mystérieux attrait. » (DM, 1932)

La Sainte Trinité

Le jeudi 11 févier 1858, en fin de matinée, lorsque, à la grotte de Lourdes, la Vierge Immaculée fait le signe de la croix avec Bernadette, par ce geste qu’une parole accompagne « la Dame » et la jeune enfant rendent gloire à la Très Sainte Trinité, à travers le mystère de la croix de Jésus Christ, à travers sa mort-résurrection, à travers sa Pâque. 

Lourdes et le peuple (198)

« Le 21 mai 1866, lisons-nous dans les Annales de Notre-Dame de Lourdes, achevait la construction du Pèlerinage et lui ouvrait une ère nouvelle : les dévots visiteurs de Notre-Dame de Lourdes trouveront désormais à la Grotte tout ce qui sanctifie un pèlerinage, satisfait la piété et aide à la prière. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (197)

Dans cette journée du 21 mai 1866, le peuple répondait magnifiquement à l’appel divin, et, soit calme et recueilli, soit débordant d’enthousiasme, il resta, dans l’usage de sa liberté, respectueux de l’autorité civile et de l’autorité ecclésiastique. (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (196)

Et si l’on considère que huit ans à peine se sont écoulés depuis l’apparition, on a le sentiment que la miséricordieuse Providence doit avoir des vues d’une bien haute importance sur l’œuvre de Notre-Dame de Lourdes pour la faire pénétrer dans l’âme populaire en si peu de temps d’une manière si intensive et si universelle. (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (195)

Le mot de surprise de Mgr Laurence à la date du 15 janvier 1861 est encore le mot de la situation : « Il n’est pas facile d’expliquer comment s’est établi en si peu de jours cette confiance universelle en la vision de la Grotte, en la Vierge Immaculée. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (194)

Après ce récit fidèle de la mémorable journée du 21 mai 1866, quel esprit droit, libre de préjugés, s’attardera à rattacher à une cause humaine un effet d’une telle importance ? Non nulle cause humaine, quelle qu’elle soit n’est assez puissante, assez habile, assez étendue. Seule l’action divine pouvait ébranler ces cinquante mille pèlerins, aller les solliciter un par un sur des points différents, leur mettre au cœur le désir, le besoin de venir à Lourdes, y goûter un moment de bonheur, de joie céleste au prix de fatigues et de sacrifices de toute sorte. (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (193)

Vers minuit, les feux diminuèrent et les flots de la multitude s’écoulèrent tranquilles, emportant au cœur cette invincible espérance. « Non, Dieu ne brisera pas cette terre qui resplendit de la gloire de la Mère et de l’Immaculée Conception, Notre-Dame de Lourdes est un gage pour le monde. » (DM, 1932)

Pentecôte

Lorsque le Ressuscité apparaît aux Apôtres, il souffle sur eux en leur disant : « Recevez l’Esprit Saint. » Au jour de Pentecôte, assis à la droite du Père, le Christ Jésus ressuscité envoie, d’auprès du Père, l’Esprit Saint sur toute l’Église. À la grotte de Lourdes, lors des apparitions, c’est dans l’Esprit Saint que la Vierge Immaculée se communiquait à Bernadette et Bernadette à la sainte Vierge. Tous les jours de l’année, les pèlerins de Lourdes entrent dans l’expérience de l’Église, dans l’expérience de Bernadette.

Lourdes et le peuple (192)

« Les flots des habitants et des étrangers passent pénétrés, recueillis et joyeux à travers ces splendides galeries de lumières et de fleurs, sous ces dômes de feu et vont contempler au midi de la ville (au point où se trouve aujourd’hui la croix de Beauvais), en face des Pyrénées un beau feu d’artifice dû à la municipalité de Lourdes qui faisait étinceler ses feux de Bengale et lançait ses fusées sur les flancs des montagnes, jusqu’à la voûte du ciel. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (191)

« Ces feux brillent comme des diamants au milieu de la verdure, des fleurs, des oriflammes. Les fenêtres des maisons sont des trônes où sourit l’image de la Vierge Immaculée, la ville tout entière est devenue l’autel de Marie : toutes ces richesses si élégantes, toutes ces magnificences d’un goût exquis était le travail de toutes les mains, de tous les cœurs. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (190)

La nuit succède à ce jour magnifique et brille de splendeurs non moins belles : lorsque les étoiles commencent à briller au firmament, d’autres étoiles étincellent dans la joyeuse cité de Lourdes, qui apparaît bientôt radieuse des feux d’une illumination universelle : la maison du riche et du pauvre sans une seule exception, les édifices publics, la grande chaussée, les allées et les places, tout ruisselle de lumières. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (189)

L’après-midi, les pèlerins inondèrent les places et les rues pour admirer la magnificence des décorations. Mais reprenons la citation du Lavedan : « Les étrangers encombraient les hôtels, remplissaient les maisons, se répandaient dans la plaine et prenaient leurs repas sur les bords du gave, des ruisseaux, des fontaines. Puis ils allaient prier à la Crypte, désormais ouverte au service divin. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (188)

À cette minute grandiose et solennelle, le Pontife mettait le sceau du Précieux Sang à l’Œuvre de Marie : le peuple, confondu dans un sentiment de foi et d’amour, se taisait et adorait. Cette cérémonie laissa une profonde impression au cœur de ceux qui eurent le bonheur d’y prendre part. Un saint enthousiasme donnait l’impression des sentiments de ce peuple heureux et fier de son œuvre. Inutile d’ajouter qu’on ne signala aucun désordre, pas le moindre incident fâcheux. (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (187)

À l’élévation, le silence de la foule, silence impressionnant, contraste avec les chants : le Gave seul bruissait, dominé par le son argentin de la clochette de l’enfant de chœur. C’était le moment solennel de cette grande journée – le Fils de Marie descendait là où descendit sa Mère, c’est pour lui que la Vierge avait demandé un temple, il venait en prendre possession et y fixer sa demeure. (DM, 1932)

Dans le monde sans être du monde

Comme leur Maître, les disciples de Jésus sont dans le monde, sans être du monde. Comme Jésus qui est l’Envoyé de Dieu son Père pour sauver le monde, les disciples de Jésus sont envoyés par Lui pour participer au salut du monde. À Lourdes, la Vierge Immaculée a partagé à Bernadette sa participation à l’œuvre de salut de son Fils Jésus Christ le Sauveur du monde : Prier pour la conversion des pécheurs.

Lourdes et le peuple (186)

« Les élèves du grand séminaire de Tarbes et ceux du petit séminaire de Sainte-Pé, se répondant des deux rives opposées du Gave, exécutent avec l’entrain de leur jeunesse et l’enthousiasme de la piété des hymnes magnifiques et de beaux cantiques composés pour la circonstance. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (185)

« Pendant que le Dieu du Ciel descend en ce lieu privilégié, des chants pieux, des mélodies expressives, des flots d’harmonies transportent l’âme. Les belles voix et le goût exquis des chanteurs de Lourdes sont dignes de la réputation européenne des chanteurs pyrénéens : l’orphéon de la ville, les chantres de la paroisse, les filles de Marie, des voix pures d’enfants formant un chœur immense chantent avec une puissance, un ensemble et une expression admirable une messe de Gounod. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (184)

« Le Saint Sacrifice est offert par Monseigneur l’Évêque en présence de milliers de fidèles qui prient au pied de la Grotte, sur les deux rives du Gave et leurs vertes prairies, dans les champs, au penchant des collines, et sur les flancs de la montagne. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (183)

« Les élèves du grand séminaire de Tarbes et quatre cents prêtres en habit de chœur précèdent Monseigneur l’Évêque qui s’avance revêtu de ses habits pontificaux, entouré de ses grands Vicaires et du Chapitre de son église-cathédrale. Une foule immense suit cet imposant cortège, des multitudes plus nombreuses bordent la route de près de deux kilomètres que parcourt la procession. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (182)

« Àdix heures, la procession sort de l’église paroissiale : les sapeurs-pompiers ouvrent la marche, les nombreuses confréries d’hommes et les diverses sociétés de secours mutuel s’avancent dans un ordre et un recueillement parfait sous leurs croix et leurs bannières. Voici briller les longues files de la congrégation des Enfants de Marie, vêtues de blanc, qui formeront autour de l’autel de leur mère une gracieuse couronne. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (181)

« Des arcs de triomphe ornés d’inscriptions pieuses s’élèvent de distance en distance sur les rues, les places, tout le long du chemin qui suivra la procession. La voie ferrée vomit des milliers de pèlerins, toutes les routes sont couvertes de voitures et de pèlerins qui voyagent à pied. Cinquante mille sont venus à la fête de la Vierge Immaculée. » (DM, 1932)

Demeurer

Jésus demande à ses disciples de demeurer dans son amour, c’est-à-dire tout à la fois de rester, de séjourner, d’habiter dans son amour pour nous. C’est ce que font tous les saints et toutes les saintes. Au cours de ses treize années de vie religieuse, la fidélité de Bernadette s’est avérée avoir été indéfectible jusqu’à son dernier souffle : Par amour, la sainte de Lourdes et de Nevers n’a cessé de demeurer dans l’amour de Jésus Christ, en lui étant unie.

Lourdes et le peuple (180)

Voici en quels termes, le journal de la localité, Le Lavedan, jusqu’ici hostile aux événements de la Grotte, rend compte de la fête [de l’inauguration de la Crypte], dans son numéro du 27 mai 1866. « Lourdes est transformée tout entière en un temple resplendissant, les maisons pavoisées d’oriflammes, tapissées de verdure et de fleurs, les rues couvertes de fraîches guirlandes qui se croisent en tous sens forment une voûte presque continue. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (179)

Le 21 mai, par une matinée splendide, tous les chemins de fer qui aboutissent à Lourdes se couvrirent de pèlerins : la voie ferrée de Tarbes-Bordeaux arrivait seule en ce moment à Lourdes ; l’administration s’était pourvue de wagons, mais ses prévisions furent de beaucoup dépassées. À toutes les gares, les voitures se trouvèrent insuffisantes et laissèrent dans les stations des milliers de personnes. (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (178)

« Le conseil municipal, appelé à voter, a délibéré qu’il acceptait la proposition de M. le maire, qu’il mettait à sa disposition une somme de 500 francs et qu’il nommait une commission pour l’aider. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (177)

« La Compagnie du Midi a organisé des trains de plaisir pour ce jour-là, en sorte que tout fait prévoir qu’il y aura une grande affluence d’étrangers dans cette ville : il serait à désirer que la Ville procurât à ces étrangers le moyen de rendre leur passage agréable, il propose au conseil de mettre à sa disposition une somme de 500 francs qui serait employée à appeler une musique et à faire un feu d’artifice et autres distractions en rapport avec la fête du jour. » (DM, 1932)

Lourdes et le peuple (176)

La municipalité voulut s’associer à la manifestation. Voici le texte de la délibération du conseil municipal en date du 12 mai, délibération approuvée par la préfecture de Tarbes le 17 mai ; en marge du registre : « Fête religieuse ». « Le Maire (M. Lacadé) a ensuite dit au conseil que le 21 de ce mois, seconde fête de la Pentecôte, il doit y avoir à Lourdes une cérémonie religieuse. » (DM, 1932)