Je pris d’abord un biais.
« Si j’accède à votre désir, que dira votre mère ? » « Ne
craignez rien. Maman veut toujours ce que je veux, pourvu que cela me fasse
plaisir ». La seule objection valable était détruite, je cédai. L’enfant,
enlevant aussitôt le petit bijoux de son oreille, me le mit dans la mais, puis,
me présentant l’oreille droite, me dit : « De ce côté, c’est autre
chose. Il me faut votre aide. Mon pauvre bras paralysé me refuse tout
service ». Je dus obéir jusqu’au bout. J’enlevai donc la seconde boucle
d’oreille, pendant que la fillette disait joyeusement : « Vendez-les
bien cher, et demain matin nous achèterons le cierge et nous le porterons à la
Grotte ». Après avoir tout promis, je quittai la petite malade et, en
traversant la salle et les long les corridors de l’hôpital, je me demandais ce
que j’allais bien faire de ces boucles d’oreilles que je tenais toujours dans
la main, comme un véritable trésor. (J. Chevalier)
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